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Anecdotes
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Cette page est consacrée aux anecdotes du 97e cours.

ÉLÉMENTS-LATIN

En arrivant au Séminaire, nous avons rapidement appris les us et coutumes d′un pensionnat comme les rangs de doyen, les « nexts », manger en silence en plus de se frotter à l′apprentissage du latin. Nous avons même découvert que, selon certains, les mammifères broutaient au moyen de mammelles ! Somme toute, ce fut une année enrichissante !

Dans ce document, vous connaîtrez l′histoire de notre première année écrite par un lettré quatre ans plus tard.

SYNTAXE



MÉTHODE

À l′automne 54, en Méthode, la séparation des classes entre la Petite Salle et la Grande Salle a créé un traumatisme que les confrères de Méthode « B », assignés à la Petite cour, ont tenté de sublimer comme vous pouvez le constater dans ce texte. Notre vision des figures religieuses était encore naturiste et certains confrères avaient conservé une conception animale du monde environnant.

Première publication

Il est vrai que les élèves de Méthode « A » furent inspirés et rédigèrent un livre de classe intitulé « PREMIER PAS... » dans lequel on retrouve anecdotes, caricatures et récits de la vie au Séminaire. Sans photocopieuse, de vaillants copistes ont tapé les exemplaires en utilisant du papier carbone. Il est donc impossible de savoir si les fautes d'orthographes sont imputables à l′auteur ou au copiste.

Devise

Nous avons choisi une devise pour illustrer notre idéal et stimuler nos efforts intellectuels et moraux qui souffraient de variations chroniques. L′élue fut « Finis coronat opus » qui signifie La fin couronne l′œuvre mais peut aussi avoir le sens de La fin justifie les moyens ! Ce texte d′un méthodiste illustre bien cette ferveur juvénile.

Collusion

En 1954, la guerre froide était loin de nos préoccupations et la fin du maccarthisme ne troublait pas nos rêves. Il régnait quand même une atmosphère de surveillance dans le collège au cas où il y aurait de la collusion. Et, parfois, il y avait des descentes, dignes de la Stasi ou du KGB, comme celle brillamment décrite dans cette chronique.

Maladie

Vivre dans un espace fermé et surveillé engendre des comportements visant à tuer le temps qui passe, presque toujours identique : lever, messe, déjeuner, cours, étude, dîner, cours, étude, souper, étude et coucher. Des méthodistes avaient découvert un stimulant pour vivre un peu d′excitation pendant les récréations : jouer au bluff... pas à l′argent mais à la gomme. D′un auteur inconnu, l′essai sous forme d′alexandrins décrit bien cette addiction.

Espoir

Le 30 octobre après avoir assisté à la pièce « Le médecin malgré lui » de Molière, Jean-Nil a déclaré en sortant :

— « As-tu vu la nourrice ? Je vais dire comme Sganarelle : Je voudrais bien être l′esclave de votre nourricerie ! »

L′Archiviste, Cahier de classe du 97e cours, Méthode « A », p. 66-67


Télévision
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Nous y voilà ! Un gros appareil de télévision est installé sur le théâtre. Claude Pearson est assis devant nous et nous parle amicalement des activités sportives de la semaine. Ensuite, un peu d′opérette suivie de la revue de l'actualité : là dans cette salle, nous jetons un coup d′œil jusqu′à Londres ! C′est incroyable !

L′Archiviste, Cahier de classe du 97e cours, Méthode « A », 21 novembre 1954, p. 73

[...] Et ce soir, nous étrennons un bel appareil de télévision dans notre salle de lecture. [...]

L′Archiviste, Cahier de classe du 97e cours, Méthode « A », 22 janvier 1955, p. 89

Carnaval et amours de Claude

Premier dégel de l′hiver. Le soleil est chaud, les bancs de neige défaillent lentement, la patinoire est maintenant une lagune paisible, troublée de temps à autres par une motte de neige furtive. Nous restons songeurs devant cette neige crasseuse : le printemps n′est plus très loin.

En attendant, on nous permet d′asssiter au carnaval, cette après-midi. [...] Piètre spectacle pour nous, bien entendu, et non pour Claude (L). Imaginez-le dans la splendeur de son beau paletot, accompagné d′une charmante demoiselle [...]

L′Archiviste, Cahier de classe du 97e cours, Méthode « A », 20 février 1955, p. 105

NOTE : Cromo ou chromo (de chromosome) est une expression qui laisse entendre que l′individu visé en a peut-être quelques-uns en moins.


Body 60

Les amours de Claude ont stimulé l′imaginaire et la créativité de ses confrères. Certains l′ont imaginé en voyage de noces filant au volant de sa nouvelle auto. Par contre, si vous déchiffrez le texte rayé, il semble que l′auto ait déjà servie, à moins que ce soit un ajout clandestin, car c'est écrit « Le gaillard à Corriveau et sa ------ en voyage de noces ».

Maison de Claude

Ils ont même créé sa maison.

Hockey

Le 13 mars 1955 à Boston, dans une partie contre les Bruins de Boston, Maurice Richard frappe deux fois au visage le juge de ligne Thompson qui l′avait mis dans une position dangereuse en le retenant pendant que le joueur des Bruins continuait de le frapper.

Trois jours plus tard, le président de la LNH Clarence Campbell suspend le joueur des Canadiens pour le reste de la saison, soit trois parties, mais également pour toute la durée des séries éliminatoires. Campbell affirme alors qu′il y a une différence entre se battre contre un joueur adverse et s′en prendre à un arbitre, donc à la LNH.

Hé bien, oui ! M. Clarence Campbell a posé sa sentence en suspendant Richard pour la saison. Heureusement qu′il en est récompensé par un bon coup de poing sur la g… C′est l′unique sujet qui alimente la conversation, car c′est maintenant un évènement national. Tous sont indignés de la sentence qui est tout à fait sévère, selon nous. Tous, excepté l′habituelle exception, André (G.), qui approuve cent pour cent M. Campbell. M. Bernier intervient dans l′affaire et nous fait songer avant de critiquer. Il dispose même de la classe de onze heures pour en discuter. Gérald (B.) entame le sujet en face et essaie de nous prouver que Richard a bel et bien eu son biscuit. Mathieu (P.) lui répond un peu faiblement mais d′une manière très logique. Daniel (J.) et Paul-Arthur (G.) lui donnent un bon coup de main et les arguments pleuvent un moment.

C′est le professeur qui les pacifie en nous descendant une thèse qui rend la décision de Campbell tout à fait légale envers notre étoile. Puis il en profite pour nous prouver irréfutablement que l′obéissance doit être respectée partout, même en classe lorsque le professeur l′exige depuis le début de l′année.

Vous êtes insurpassable dans de telles réprimandes monsieur Bernier !

L′Archiviste, Cahier de classe du 97e cours, Méthode « A », 19 mars 1955, p. 127 et 129

La guerre

D′autre part, la guerre froide qui sévit dans la Quebec North Shore Colons Company prend des aspects tout à fait inquiétants : un dirigeable rempli d′eau a éclaté juste au-dessus du lit de « Clout ». Les fraudeurs profitèrent de la nuit pour accomplir leur sinistre dessein. Mais ils oublièrent tout de même de calculer un point très important : la colère de « Clout ». Ils réussirent à se faufiler à plat ventre sous les lits mais non sans un frisson en entendant leur pauvre victime jubiler en invoquant tous les Saints et les Saintes du ciel...

L′Archiviste, Cahier de classe du 97e cours, Méthode « A », 30 mars 1955, p. 135

VERSIFICATION

La quatrième année du cours classique s′appelait la Versification. Les étudiants l′appelaient aussi l′année du Bac parce que, à la fin de l′année, il fallait subir les examens de l'Université Laval qui régissait le programme des collèges affiliés.

Tableau d'honneur

En octobre, l′archiviste publia le premier ordo de la classe de Versification A.

RHÉTORIQUE

Grippe asiatique

Le 25 octobre 1957, vendredi

Ce vendredi-là en était un comme les autres ; un concours était même annoncé pour l′après-midi.
À 2 h -¼ M. le Directeur arrive à l'étude : « À partir du moment où je sortirai de l' étude, vous serez libres. » La date du retour est fixée au 6 novembre, mais en pratique nous n′entrons que le 10, dimanche soir. Imaginez les réactions diverses des élèves.

(Roger Desrosiers, L'événement de l′année, La grippe !, Mémoires de réthoriciens, 1957-1958, p. 23

Même si des rumeurs circulaient et que certains confrères couraient parfois vers les lieux d′aisance, le personnel des cuisines étant atteint par la grippe asiatique, les autorités du Séminaire ont décidé de fermer : 17 jours de congé... l'année du baccalauréat !

Version grecque

En décembre, lors des examens de Noël, la version grecque était prévue le dernier après-midi. Le texte était difficile à cause de l'architecture parfois déroutante des phrases grecques. Tout en jetant un œil anxieux aux aiguilles de l′horloge qui avançaient lentement vers la fin de l′examen et le début des vacances, les étudiants de Rhéto B ont bûché, fouillant impatiemment dans le dictionnaire et jonglant avec les mots afin de construire un sens à des phrases qui semblaient cryptées. La pression montait et le sens de certains passages était difficile à cerner comme la route, en hiver, lorsque les flocons de neige font varier le paysage selon un assemblage furtif. Toujours est-il que l′abbé Perreault se fit un plaisir, en remettant les notes en janvier, d′annoncer qu′un élève avait traduit une phrase de la version grecque de façon originale. Le passage en question qui décrivait les funérailles d′un prince ou d′un général devait donner ceci : « Les femmes s′arrachaient les cheveux sur le bord de la fosse en gémissant et en pleurant ». Un rhétoricien avait traduit ainsi : « Les femmes s′arrachaient le poil autour du trou en gémissant et en pleurant ». Remarquez que le sens grosso modo est le même, tout dépend de la signification qu'on donne au mot trou !

Records de Pierre

[...] Pris ainsi par le travail je n′ai pas vu la journée. Exception faite du congé de cet après-midi durant lequel nous avons joué une partie de soccer. Température merveilleuse mais terrain boueux ! Après s′être vautrés durant une heure et demie dans cette boue, nous avons mis fin à la partie. Inutile de dire que nous avons gagné 6 à 1. Formidable ! Ce qui l′est plus encore, c'est que Pierre a fait trois buts !

Robert Corriveau, Mémoires de réthoriciens, 24 novembre 1957, p. 30

Le mercredi 12 février 1958, dans une partie de hockey contre l′École de marine, Pierre Catellier a accumulé cinq points, soit trois buts et deux assistances.

De plus, fait unique dans les annales sportives du Séminaire, il a réussi à se mériter une assistance alors qu'il était tranquillement assis sur le banc des joueurs et qu′il se disputait avec « Mutt and Jeff ».

Aurèle Lavoie, Mémoires de réthoriciens, 14 février 1958, p. 58

Phénomène inexpliqué à l′époque, nous savons aujourd'hui, grâce à Fred Pellerin, que l'ombre de Pierre pouvait s'étendre sur la glace même s′il était au banc des joueurs.

PHILO I

Phrase fétiche

Dans les groupes fermés, comme une petite paroisse ou une classe de pensionnaires dans un collège, les membres adoptent des locutions formées d′un groupe de mots pris souvent dans une acception figurée que l′usage a réunis en une sorte d'unité dont le sens se définit par sa capacité d′évoquer une unité de niveau supérieur. Ces phrases fétiches créent une certaine solidarité entre les membres du groupe. Les gens les utilisent pour se sentir mieux vis-à-vis d′eux-mêmes et pour faire rire les autres.

Par exemple, un de mes amis m′a raconté qu′au Petit-Saguenay, les gens disaient « A passera pas l′hiver ! » (PPH en abrégé), expression applicable à plusieurs situations. C′est un art, en effet, d'utiliser ces locutions pour évoquer un sens inusité.

Le groupe du 97e cours possédait une phrase fétiche depuis l′année des Belles-Lettres. Elle était appliquée à toutes sortes de situations et elle est restée vivante uniquement dans notre groupe.

[…] À la lecture de ces lignes, certains ne manqueront sûrement pas de me dire : « B. fais pas l′œuf ». L'expression, que vous avez sûrement entendue à la cour, a été importée de St-Godard, Témis., et son sens jouit d'une extension illimitée. Par exemple, si Régent R. fait croire à Jean-Nil qu′il y a du steak au deuxième service et que ce dernier en revienne avec une saucisse ou une tranche de mortadelle (baloné), on dira de lui qu′il a « fait l′œuf ». Également si Sam fait une farce et qu′elle ne soit pas drôle, vous l′avertirez de ne pas « faire l′œuf ». […]

Roger Desrosiers, La Vie Écolière, 48e année, no 544, novembre 1958, p. 5

NOTE : Selon le dictionnaire Reverso, cette expression semble dater de la deuxième moitié du XIXe siècle. Bien qu'il n′y ait aucune certitude, elle proviendrait d′une analogie de forme entre un oeuf lisse, dépourvu de toute expression, avec la tête d′un imbécile à la face tout aussi expressive. Louis-Ferdinand CÉLINE utilise cette expression dans le roman Voyage au bout de la nuit publié en 1932 dans lequel il écrit selon le langage parlé et l′argot. La grande question est maintenant : est-ce que Régent Roy avait lu ce livre ou est-ce que quelqu′un de Saint-Godard de Lejeune avait eu vent de ce roman ?

« Léon, qu'on lui a dit, le matin où il débutait, fais pas l′œuf dans ta nouvelle place, te fais pas repérer pour tes idées à la manque… Arrive à l′heure… Pars pas avant les autres… Dis bonjour à tout le monde… Tiens-toi bien enfin. Tu es dans un atelier convenable et t′es recommandé… »

Louis-Ferdinand CÉLINE, Voyage au bout de la nuit (1932), Éd. EBooks libres gratuits, p. 532

L′auto Body
Body 60

Dans le groupe, il y avait des amateurs, à vrai dire des maniaques, d'automobiles. Ils connaissaient les cylindrées, les transmissions, les freins et l′aérodynamisme des autos surtout si elles étaient racées. Parfois, ils concevaient des modèles… sur papier. Un jour, Alfred leur lança un défi avec la « Body » 60 en l′honneur de Roger, l′archiviste. Maheureusement, aucun document nous permet de savoir si le défi a été relevé.




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